1. |
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La bête sans visage qui mène à l'abattoir,
Mécanique infernale, implacable outil de mort,
Engrenage sinistre, meurtres patriotiques,
Sur le bleu et le blanc, le rouge se répand.
Foule assoiffée de sang,
Meute hurlante hystérique,
Cris de haine, déchaînés,
Tribunal démocratique.
Robespierre, visionnaire sanguinaire,
Ta fureur résonne à travers les siècles.
Le triomphe de la guillotine en enfer.
L'abîme appelle l'abîme,
Les ténèbres aux ténèbres,
Brutale, aveugle, répression,
Torture et exécution.
Aux grands hommes la patrie reconnaissante.
Robespierre, révolutionnaire totalitaire,
Le triomphe de la guillotine en enfer.
Sur le bleu et le blanc, le rouge se répand,
Sinistre vertu aux glorieux accents.
“Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur sans laquelle la vertu est impuissante"
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2. |
Sept trois un
04:40
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Tels du bétail, arrachés de leur terre,
Les kempetaïs tailladant les chairs,
Pour amener vers un noir destin,
Les marutas de l’unité 7 3 1.
Cellule crade chacun attend son heure,
Cobayes jetables pour brillants essais,
Bourreaux contraints, sans choix, confiants,
Pour oublier la peur.
L’épaisseur des murs étouffe les hurlements.
Horreur humanisée, destruction du vivant,
Amoral, cruel, immonde, vide.
Dans la froideur du béton,
Résonnent les noirs brodequins,
Mains sales gantés des grivetons,
livrant cargaisons d’humains.
Les ordres sont donnés : devenir victime,
Les ordres sont donnés : pour les bourreaux.
Dans l’unité, bubons de peste florissants,
Les insectes pondent dans les corps vivants,
Les prisonniers cyanurés, ionisés, amputés,
Prient pour abréger les souffrances.
On découpe, perce, éviscère, contamine,
On gèle, ébouillante, brûle, électrocute.
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3. |
Lupercales
04:52
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Lune blafarde perce le ciel teinté d’écarlate,
Sa morne lumière révèle de noirs secrets,
Cachés aux yeux des fils bêlants de l’imposteur de Nazareth,
Enterrés pour les siècles dans les ruines de l’antique Rome.
Des grottes du mont palatin s’échappent des cris bestiaux,
Où la louve enfanta sa descendance conquérante,
Les prêtres de faune armés d’une lame acérée,
Baptisent du sang d’un bouc les élus de l’année.
Peau blafarde maculée de ce sang,
Yeux révulsés, ivres d’une joie impie,
Les deux jeunes hommes vêtus de peaux,
S’engouffrent alors dans le dédale de la cité,
La noire congrégation attend en silence dans la nuit,
D’être fouettée des restes du bouc sacrifié,
Avant de s’accoupler sauvagement sous le regard de Lupa,
Dans les jardins sauvages de Faustulus, le berger.
Naîtra alors dans l’année, une nouvelle génération de loups,
Le sang des victimes nourrira la terre mère,
Pour la gloire éternelle de Rome et de son peuple,
SPQR.
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4. |
Terreur
03:47
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Pris au piège dans les glaces,
Ne voulant faire du navire leur dernière demeure.
Partirent sur la banquise,
Persuadés que l’hiver durerait à jamais,
Traînant les restes, nourriture avariée, pourrie contaminée.
Dents pourries, gencives purulentes, crachant le sang.
La morsure du froid, la douleur du corps,
Repoussant une mort bien trop pressée,
Terreur.
Mètre après mètre sur ce désert blanc,
Tenaillés par la faim, les vivres terminés.
Bave aux lèvres, d’abord les morts, maigres et contaminée,
Léchant les lambeaux de peau glacés,
Visages ensanglantés, savourant les entrailles, de leurs semblables,
Fraîchement abattus.
Visages figés par la mort gelées,
Cet hiver sera leur dernier.
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5. |
Apophis
05:23
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Ta masse effroyable tapie dans la nuit,
Menace millénaire dans l'immensité du vide,
Le dévoreur de mondes, le point final,
L'hécatombe puis le silence,
La Terre délivrée de sa turbulente progéniture.
Apophis, sublime collision libératoire,
Apophis, le chaos du choc, la fureur des flammes,
Oh serpent mystique ta lutte s'achève,
Victorieux enfin de Râ comme de Seth,
La barque de la création à jamais chavirée,
Froide et stérile pour l'éternité.
La Terre délivrée de sa turbulente progéniture.
Apophis, sublime collision libératoire,
Apophis, le ciel s'embrase et se pare d’écarlate.
Terres arides à perte de vue,
Le ciel obscurci de nuages épais,
Dans cette désolation plus de vie,
Plus de désordre, plus de passions,
Au paradis minéral figé dans le gris,
Jardin de pierres et de sable,
Dans une immobilité éternelle,
Enfin, Dieux n'est plus.
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